Retour sur « Labanta Braço », un des morceaux les plus emblématiques de l’indépendance du Cap-Vert.
Le 5 juillet 1975, le Cap-Vert, petit archipel africain de l’océan Atlantique, se libérait de son colon portugais. Dans les jours qui ont suivi, le jeune Alcides Spencer Brito s’amusait avec son frère Nhelas Spencer à inventer des slogans, dans la lignée de ceux qu’on entendait alors partout dans la rue. Ils ont finalement trouvé l’inspiration pour retranscrire l’euphorie collective, avec la phrase « Crie ‘Vive Cabral!’ « .
« Labanta Braço » est sans aucun doute le parfait hymne à l’indépendance du Cap-Vert, écrit dans la langue créole de l’île de Sal où Brito habitait. Il y rend hommage à Amilcar Cabral (1924-1973), fondateur du Parti Africain de l’Indépendance du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau (PAIGC) et leader de la lutte pour la libération et l’indépendance des deux anciennes colonies portugaises, qui fut assassiné en 1973, avant d’avoir pu voir naître la patrie indépendante.
Après avoir été interprétée par Brito lui-même dans son groupe Voz Djassi et enregistrée par un groupe cap-verdien exilé aux Pays-Bas, sans trace discographique aujourd’hui, la chanson a finalement été publiée en 1976 et popularisée par le groupe Os Tubarões sur le LP Pépé Lopi, avec l’immense Ildo Lobo au chant, avant de faire le tour de la diaspora cap-verdienne en Afrique, au Portugal, aux Pays-Bas, en France, aux États-Unis…
Paroles en crioulo
Labanta braço grita bô liberdade (x4)
Grita povo independenti
Grita povo libertadu
Cinco di Julho sinónimu di liberdadi
Cinco di Julho kaminhu abertu pa filicidadi
Grita « Viva Cabral »
Honra kombatenti di nós terra
Paroles en français (traduction libre par l’auteur)
Lève le bras et crie pour ta liberté (x4)
Crie, peuple indépendant
Crie, peuple libéré
Cinq Juillet, synonyme de liberté
Cinq Juillet, chemin ouvert vers le bonheur
Crie « Vive Cabral! »
Honore les combattants de notre patrie
Article publié une première fois le 5 juillet 2017.